En discussion sur le transhumanisme , une réflexion revient souvent : "Je n'aimerais pas vivre trop longtemps" , ou "vivre une éternité serait bien trop long" , "que ferait-on d'une éternité ?"
Dans un registre poétique ou littéraire ces réflexions sont séduisantes , et semblent inspirées par la sagesse ou le bon sens commun . Le thème en est souvent repris à l'instar de J.R.R. Tolkien qu'on ne peut ranger parmi les pessimistes ou les stoïques !
A priori , ça semble sonner juste mais d'un autre coté j'ai bien envie de trouver cette idée absurde.: Qui en pleine possession de ses moyens pourrait refuser l'éternité en bannissant de son futur l'échéance de la mortalité ?
Est-il concevable de se lasser de vivre ? Cela me semble remettre en cause l'idée même du suicide car ne désire-t-on pas échapper à la vie parce que le laps de temps qui nous est imparti nous empêche d'envisager des "secondes chances " , d'autres possibles ? autrement formulé : plutôt que mourir , partir et tout recommencer .
On dira qu'il est des existences , si ternes ou si pénibles que la mort peut paraitre un remède mais dans notre propos il faut éliminer les souffrances "irréparables" vieillissement ou handicap puisque le principe du transhumanisme est dans l'optimisation de la condition physique .
Les souffrances morales conserveraient -elles le pouvoir de nous faire choisir la mort quand tant de temps nous est promis pour espérer ?
- Faut-il réduire la réflexion au possible ? longévité indéterminée plutôt qu'éternité ? risque de mortalité accidentelle ou catastrophique ? l'idée de mortalité peut-elle être totalement écartée ? probablement pas :Tout ce qui vit doit mourir ! Capacité de la planète à absorber ce qui serait insupportable sans aménagements ?
- Que ferions -nous d'une vie interminable ? Quels projets de vie ,; d'existence ?
- Quelle société pourrait s'organiser avec cette perspective ?
- Qu'est-ce qui peut nous faire souhaiter la mort ?
- Comment notre culture et la religion nous ont-elle fait accepter l'idée de la mort en instaurant une vie éternelle ailleurs . Comment certaines philosophies se sont-elles efforcées de minimiser le désir d'exister substituant au désir le gout du néant .
Sur cette notion de mort /éternité tous les fondements de nos réflexions basculent et font de la mortalité la caractéristique même de la condition humaine . A tort ou à raison ?
Tant de questions ....
...
(à poursuivre point par point .....)